
Miss Forêt
La biche a un port de tête inégalable digne des Reines de beauté. Même en tentant d’échapper à la mort, la princesse en cavale ne lâche pas ses hauts talons.
Moi, petite gourde
Le mazet aux mille vents ponctue un champ de poussière comme un caillou en plein désert, offrant un repère à ceux qui le contemplent et un abri aux fugitifs qui, comme nous, le traversent.
Un bisou sur la bûche
À Noël, cette année, à cause de la nouvelle coqueluche, nous nous sommes contentés d’un bisou sur la bûche.
La mèche de la libraire
Ces derniers temps, je vieillis indéniablement plus vite. Une masse de cheveux blancs et rêches se dresse au-dessus de la tempe, à la bordure du front.
Se dégourdir les ailes
Ce matin, le soleil orange illumine les maisons, déposant sous les toitures une marque de bronzage.
Rodéo & Cornet de lune
Ce soir, la lune a votre visage, la rondeur de vos joues, la pâleur de votre front.
Miettes de liberté
Hier soir encore, nous raclions les fonds de pot à la spatule. La langue granuleuse accrochait les rebords de l’assiette pour la faire briller.
Cet espace entre nous
Il y a toujours eu un espace entre les gens et moi, cette distance volontaire, cet écart. Tant qu’elles n’imposent rien, les relations sont confortables.
Nos doux ravages
Dissipées, insolentes, j’aime le bruit que font les obsessions indécentes murmurées à l’oreille.
Fougères et sacoches
Avant même qu’une armée de pins ne défile de part et d’autre de la route, l’odeur fait irruption et nous saute au visage. Extrait du texte paru dans Véir magazine.
La soupe aux éléphants
Ce matin, la houle se déploie au large pour venir s’amollir en un raffut orageux. Extrait du texte paru Chroniques du Royaume.
Nuit blanche à Paris
Je tisse des liens avec sa chair puis me roule dans ses longs cheveux blancs. Ce soir, il fait chaud sous la lune. Extrait paru dans les Chroniques du Royaume.
Maachi Mouchkil
Pour contourner l’immanquable tourista brandie comme une promesse au bout d’un fanion, on nous avait déconseillé de boire l’eau du robinet. Extrait du texte paru dans Surfer’s Journal #137.
Top départ
« Arrête de manger le sable » déclara la maman à sa fille au premier jour de l’été. Extrait paru dans les Chroniques du Royaume.
Gloutonnerie de la beauté
Dans cette partie du monde, les arbres ont remplacé les panneaux de signalisation et la gracieuse voix du GPS est réduite au silence. Extrait du texte paru dans Bouts du Monde #31.
Langage de l’amandier
Nous bordions des champs de terre et guettions les tornades de sable quand une rangée d’amandiers aux fleurs blanches et roses se dressa. Extrait du texte paru dans Surfer’s Journal #137.
Le Grand Marin
C’est l’océan du Grand Marin. L’océan déchaîné, l’océan brumeux, l’océan enfin. Extrait paru dans les Chroniques du Royaume.
D’abord la chienne
À la féminité maladroite de l’obscurité s’oppose la virilité orgueilleuse et triomphante des premiers éclats. Extrait paru dans les Chroniques du Royaume.