Amis bretons, et vous êtes plus nombreux que les habitants des Tuvalu, j’ai accepté l’invitation du Festival Surf & Skate Culture de Guidel.

Derrière les vitres gommées au feutre blanc, les vieilleries ont imité les vieillards et se sont éteintes depuis bien longtemps.

Les trois fondateurs de Wrecked ont un point commun : comme beaucoup de parisiens, ils viennent d’ailleurs. Guillaume Rouan est originaire de Cahors, Ryan Bonvouloir a grandi à Los Angeles, et Aurélien Bacquet est né au Touquet. Ce dernier a appris à surfer en Bretagne avant de rencontrer sa femme en Californie où il a découvert un équilibre presque parfait entre le travail et le surf. En rentrant sur Paris, il a donc tenté de prolonger l’expérience. Wrecked était né.

Quand je pose mes Dr. Martens à Bordeaux, je les cramponne à deux endroits ; le restaurant italien de la rue étroite et la librairie voisine qui connait par coeur le dos arrondi sous ma veste en jean.

Le livre des Chroniques du Royaume est désormais disponible dans une petite sélection de librairies indépendantes en France.

Je me suis glissée dans le lit de septembre, j’ai soulevé le linge cireux avec délicatesse comme on relève la séduisante mèche de celle qu’on veut convaincre. L’ultime geste, ma dernière chance.

“Qu’on me fasse pas croire que la vie c’est d’avoir un bon pouvoir d’achat. La vie, c’est d’avoir une bonne brise en été qui passe sous le chapeau.”

Il est 10h lorsque nous commandons notre premier demi. Les drapeaux colorés s’agitent sous les branches sèches des catalpas.

Je pensais qu’il n’était question que de pelotes de fringues dans des chambres mal rangées mais dans le train, en arrivant en Gare Montparnasse, j’ai assisté au véritable spectacle de l’adolescence. Et c’était merveilleux.

Dans la pénombre, la cabane grince du plancher comme un vieux mal habitué à son dentier. Il semblerait que dehors, la vie ait donc un temps d’avance. Comment rater ça ?

« Certains animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres » écrivait George Orwell. Les ours polaires sont voués à disparaître. Nous n’aurons que des peluches pour témoigner de leur existence.

Quand j’étais ado, j’errais dans les librairies en imaginant où pourrait atterrir mon premier roman. Je le voyais systématiquement ratatiné entre un Rilke et un Sagan.

Heureuse d’être membre du jury de la 17ème édition du Festival International du Film de Surf d’Anglet.

Nous sommes un essaim d’étoiles filantes mon Amour — de brillants vagabonds éteints, quasi morts.

La courbe se déploie, certaines lettres hurlent et ouvrent grand leurs bras. Leur boucle s’envole en ballons suspendus. Ronde, l’écriture de ma mère prend toute la page. Disproportionnée, elle dégueule sur un post-it.

Nous y reniflons la nouvelle fraîcheur avant d’y catapulter notre corps tout entier avec l’espoir des pièces de monnaie jetées aveuglément dans les fontaines.

Au nom de la boue et de la brume en mai

Il y a les godasses crottées sur la moquette d’un restau étoilé

Une semaine. Un van. Un binôme. Un département. Un sac à crottes pour chiens. Une seule tenue de rechange. Une douche dans un moulin. Une brebis. Une odeur.

Je me soigne avec les mots des autres. Nuit après nuit, la bibliothèque est un pilulier bien organisé.

“Avec ce livre paru aux Editions Tellement, Elisa Routa fait le saut du pari littéraire de son écriture. Sous sa plume, les petites choses du moment résonnent en coulisses avec les grandes qui nous abasourdissent.”