

Il m’a fallu m’accompagner de la littérature pour décortiquer l’époque que nous vivons, m’aider de la justesse des écrivaines, de l’imagination de réalisatrices féministes et d’analyses de philosophes lesbiennes afin de mieux comprendre ces vies marginalisées dans le monde du surf : les surfeureuses queer.
Ce soir, en rentrant manger, j’irai chanter, dit mamie. Elle dit cette phrase à la fin d’aucune autre, elle la jette dans son jeu de cartes au milieu de nos silences, sans relever les yeux. Elle dit cela parce qu’elle est heureuse, il me semble, heureuse à ce moment-là. Heureuse est un bien grand mot pour une vieille dame mais le bonheur pique parfois dans une décharge de chaleur, comme une guêpe qui se sentirait menacée.
Il y a cette idée que les choses deviennent réelles quand elles sont dites aux autres, quand on les sent prendre forme entre nos dents, quand on les voit s’édifier à l’intérieur du petit espace néanmoins infini devant nos lèvres. Tout à coup, puisque nos pensées flottent en origami vicieux à la face de nos interlocuteurs, il y a cette idée qu’elles existeraient enfin.
Pour cette 5ème édition du podcast Disco Queen avec Dia Radio, sur le Queen Classic Surf Festival , on parlera “Surf et musique : l’histoire d’une hybridation sub-cultuelle” avec Feu Magazine et “Santé mentale dans le sport et le surf : prise de conscience collective, déstigmatisation et métamorphose” avec Juliette Lacôme, Manue Lataste et Ornella Magris.
Je commande une pizza, verse un filet d’huile d’olive sur une burrata. J’ai honte. Arroser les courgettes aubergines, vider un vase sur mes boucles, le corps renversé en arrière pour conjurer la fournaise, me fait honte.
Cela ne m’était jamais arrivé avant. J’ai déposé la lettre sur le bureau ciré, une lettre manuscrite sans âme ni amitié, une lettre de politesses, de formules qu’on copie-colle depuis un site en construction, sans conviction pour les respectueuses salutations.
Le samedi 7 juin, j’animerai une discussion lors du festival Hébé dans la ville qui était trop occupée pour me regarder débarquer. Nous parlerons « Violences Sexistes, Ripostes Féministes » parce que par les temps qui cavalent, on a besoin d’idées aussi belles que révolutionnaires.
Aujourd’hui, une nouvelle fois, j’explore la joie contagieuse des liens d’amitié dans le monde du surf, la résistance heureuse des amours queer et leur puissance politique. Parce que, malgré tout ce qu’on me dit, je reste le poing levé, t’as vu. Rdv ce mercredi 14 mai à 18h30 pour la soirée de vernissage au cinéma l’Atalante à Bayonne.
Du 14 mai au 5 juin 2025, j’expose une série de photographies argentiques et quelques poèmes au cinéma l’Atalante à Bayonne. Comme une réponse à Hélène Giannecchini, autrice du livre « Un désir démesuré d’amitié », j’ai voulu composer une archive féministe queer dans le monde du surf en France. J’ai également souhaité explorer la beauté et la puissance politique des liens d’amitié et a ainsi pu repenser le surf à la lumière des amours queer.
Ça fait plus de quatre ans, que je retiens des images, que je les défais puis les reforme, que je les stocke dans un placard de mon crâne parce que mes souvenirs n’aiment ni la pluie ni les regards. Ça fait 4 ans que j’ai commencé à prendre tout ceci au sérieux, à me pencher sur la mémoire comme on s’inclinerait au-dessus d’un puits, un puits qui pue mais qui fascine.