Festival Surf & Skate Culture
En 18 jours, je n’ai vu personne à part Berlioz, le chat gris de Manue qui a imprudemment accepté que je transforme sa cabane sous le mimosa en résidence d’écriture. J’ai aussi aperçu quelques doudounes sans manches se claquer la bise le 11 novembre dernier, elles avaient fait le déplacement pour ouvrir les volets de leur maison de vacances. Chaque jour, je promène ma molle carcasse du lit au bureau, du bureau au canapé, du canapé à la cafetière et de la cafetière au bureau. Je forme un cercle imparfait sur le carrelage, une lune bientôt pleine, un visage raté de dessin d’enfant qu’on accepte en mentant. La chaise devient de moins en moins confortable, mon dos de plus en plus courbé. Je griffonne mes éclats de génie sur quelques post-its, je dîne avec des céréales et me fais croire que j’ai 15 ans. Quand une éclaircie jaunit les lattes en bois de la pièce, j’enfourche mon vélo pour aller me dorer la pupille. Un matin, j’ai surpris le soleil jouer les insolents à se lever sur le bassin, on n’a jamais vu ça. Ici, la rose des vents est montée à l’envers. Mon document .word tente régulièrement de me rassurer en indiquant en bas à gauche le nombre de mots déjà écrits mais hormis le ronronnement de Berlioz, symphonie fantastique, je ne crois plus en rien.
Ce week-end, je marque une pause officielle à mon confinement volontaire. Pour la seconde année consécutive, je serai sur Guidel dès demain à l’occasion du Surf Skate Culture Festival. J’y exposerai quelques photos argentiques et discuterai culture surf. En vrai, j’ai surtout hâte de dîner autre chose que des Spécial K goût chocolat. Amis du Finistère, amis bretons, on se voit là-bas.